Mariam Sylla et ses deux enfants Mohamed (5 ans et ½) et Aïssata (3 ans) ont été montés de force dans un avion pour le Mali, le samedi 13 mai.
Le ministre de l’Intérieur, Nicolas Sarkozy, prend depuis quelques semaines la pose de la victime parce que son nom est cité dans une affaire de comptes occultes dont il ne serait pas titulaire. C’est bien triste. Mais on connaît pire. Bien pire. Et qui se produit de son fait.
Mariam Sylla et ses deux enfants Mohamed (5 ans et ½) et Aïssata (3 ans) ont été montés de force dans un avion pour le Mali, le samedi 13 mai. Cette jeune femme vivait en France depuis sept ans. Ses enfants y sont nés. Mariée très jeune, elle avait été victime de violences conjugales qui lui avaient laissé un lourd handicap : elle est pratiquement sourde. Réfugiée à Orléans, elle tentait de se reconstruire. Ses enfants y étaient scolarisés, Mohamed en grande section à l’école maternelle Jolibois à Orléans-La Source, Aïssata en petite section à l’école maternelle Claude Bernard à Orléans-La Source.
Mariam Sylla a été interpellée le jeudi 11 mai, dans l’Eure où elle visitait une amie. Le soir même elle était placée en rétention à Rouen (Oissel) avec ses enfants alors qu’une procédure était en cours pour contester l’arrêté préfectoral de reconduite à la frontière pris par le préfet du Loiret et que l’audience était fixée au 15 mai.
Elle a été expulsée moins de 48 heures, sans que personne ne soit prévenu. La circulaire ministérielle du 31 octobre qui suspend jusqu’à la fin de l’année scolaire la reconduite des parents d’enfants scolarisés à été délibérément ignorée par les préfets et le Cabinet du ministre alerté.
Elle devait être entendue par le juge des libertés et de la détention (JLD) avant son expulsion. Elle ne l’a pas été. Elle devait comparaître au tribunal administratif le 15 mai, pour contester l’APRF pris par la préfecture du Loiret. Il ne lui a pas été permis d’être présente à l’audience.
Soumises à l’obligation de faire du chiffre édictée par le ministre de l’Intérieur, les préfectures du Loiret (signataire de l’APRF) et de l’Eure (responsable du placement en rétention) ont ignoré les règles de procédure. Qu’importent les formes, pourvu qu’on ait l’expulsion et les chiffres !
Statuant (en son absence forcée) sur son cas, 15 mai, le Tribunal administratif d’Orléans a annulé l’arrêté préfectoral de reconduite à la frontière. Autrement dit, honteuse sur le fond, l’expulsion de Mariam Sylla et de ses enfants est aussi illégale dans la forme.
Le RESF, les enseignants et les parents d’élèves des écoles où étaient scolarisés Mohamed et Aïssata, tous ceux qui dans ce pays conservent un minimum d’attachement aux valeurs qui devraient fonder la société, exigent le rapatriement de Mariam Sylla et de ses enfants.
Ces événements déshonorent ceux qui en sont responsables. A commencer par le ministre de l’Intérieur, le Premier ministre et le Président de la République qui, par delà les sordides conflits qui les opposent, portent collectivement la responsabilité de ces horreurs, parmi d’autres. Sans compter les hauts fonctionnaires qui y prêtent la main.
Contact sur ce dossier : Ségolène Petit 06 74 91 94 11 (RESF 45), Richard Moyon 06 12 17 63 81
Après avoir lu ceci, imaginons...
imaginons un instant,
ceci.
Imaginons dans quelques mois,
un second tour entre
lepire et aussipire...
Vous faites quoi, vous ?
3 commentaires:
Beau blog, pour une petite amateur d'art postal comme moi... et puis tes bavardises (parce que j'y ressens le plaisir et l'envie de nous faire partager, comme dans les fraindises !)me plaisent.
C'est mieux que le J.T. :-)
Je reviendrai et t'enverrai dès que j'aurai un peu de temps une enveloppe de mon cru.
Merci, Styloplume que je ne connais point.
Imaginons un seul instand cette dame sourde,descendant de l'avion avec ses deux enfants et sa valise (lui a t-on au moins laisser le temps de faire une valise ?)dans un pays où peut-être elle ne connait plus personne ? Imaginons-nous à sa place. Les gens qui font cela ne se sont sûrement pas imaginé à sa place. Et ils dorment l'esprit tranquille.
Plume
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